Vendredi 26 mars 2021: 14h-15h30
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Format: Table ronde
ARGUMENT
L’utilisation de l’instrument de musique au-delà de sa fonction initiale a déjà été largement abordée par les compositeurs, les improvisateurs, les concertistes spécialisés dans la musique savante, toutefois peu d’avancés dans l’implication « sonore totale » ont été théorisées, explicitées, développées; elles ne peuvent donc pas être enseignées et sont rarement utilisées par manque de formation et de formateurs.
Dans cette table ronde, il s’agira d’aborder les recherches abouties de certains concertistes, interprètes ou improvisateurs qui ont dépassé le fait de faire de la musique. Pour simplifier, on peut dire que lorsqu’ils jouent, ils ne jouent pas, ils « sont la musique » en tant qu’il n’y a plus de distance entre le son, la personnalité de l’interprète et son instrument…Existe -t-il une démarche pédagogique autre capable de révéler cet état et par là même, libérer les potentialités sonores de chaque instrument de musique qui dès lors pourrait voyager au-delà de son timbre originel ? Une approche différente de la chose sonore semble nécessaire, le corps physique et le mental sont profondément impliqués dans leur proximité, leur écoute, leur complicité et leur connaissance du troisième partenaire qui est l’instrument lui-même; dans ce processus trois concepts semblent nécessaires pour aborder une telle démarche : l’ontophonie (l’être-son), l’éthophonie entendue dans le sens spinoziste de potentialité (que peut un son?) et l’affordance en concentrant le concept de Gibson sur la production sonore qui interroge comme l’éthophonie une potentialité mais qui l’associe à l’offrande. Le son en soi dans sa singulière liberté peut-il développer (chez le musicien et l’auditeur) une écoute fondamentale (autre concept) à partager.
le pharmakon internet dans son côté positif permet d’écouter et de voir les plus grands « maîtres »; nous faisons ici un constat surprenant : la chose sublimée nous rend naturellement plus fort; en regardant par exemple danser Sylvie Guillem, je me prends à rêver et mes gestes instantanément deviennent plus fluides, l’excellence nous pousse nous élève j’oserai dire nous « envole » conscient qu’en entrant dans la poétique le « langage concertisé » devient lui aussi musique.
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Philippe Leroux a étudié au CNSMD de Paris avec P.Schäeffer, I.Malec et également O.Messiaen et I.Xénakis avant d’être nommé pensionnaire à la Villa Médicis. Ses 90 oeuvres ont été diffusées dans de nombreux festivals américains, européens et asiatiques. Interprété par les formations Tonhalle Orchester Zürich, BBC Symphony Orchestra, Ensemble Intercontemporain, NEM Montréal, Philharmonia Orchestra, Orchestre Symphonique de Québec, Klangforum Wien, il a reçu des distinctions comme le prix de la Fondation S.C.d.Duca de l’Institut de France, ou le prix A.Honegger de la Fondation de France pour l’ensemble de son œuvre. Membre de la Société Royale du Canada, il a publié de nombreux articles et donné des conférences au Collège de France, Harvard, Conservatoire de Moscou, IRCAM Paris où il a enseigné de 2001 à 2006. Depuis 2011, il est professeur agrégé de composition à la McGill Schulich School of Music. Sa discographie comporte une quarantaine de CDs dont 9 monographies.

Études d’histoire de l’art à l’université Paul Valéry de Montpellier. Études musicales au CNSM de Paris (harmonie, contrepoint, fugue, analyse et composition) puis à l’université de Berlin (musicologie médiévale) et à l’académie de Vienne (piano). Stagiaire au Groupe de recherche Musicale (GRM INA) 1975 1977. Professeur responsable des musiques improvisées au conservatoire de Pantin de 1977 à 1980, il enseigne ensuite la musicologie médiévale de 1980 à 1982 à l’université de Toulouse le Mirail.
En 1982 il est nommé Inspecteur Principal de la musique à la Direction de la Musique et de la Danse du Ministère Français de la Culture puis en 1984, Inspecteur Général chargé de l’enseignement et de la formation.
En 1988 il initie au sein de ce Ministère le nouveau département de la Création et des Musiques d’aujourd’hui dont il assure la direction technique jusqu’en 1990. Directeur Artistique du studio de création La Muse en Circuit, fondé avec Luc Ferrari, il travaille ensuite régulièrement en Allemagne où il est invité auprès de divers ensembles symphoniques et de radios. L’éclectisme de sa production de compositeur et d’interprète l’a amené à collaborer avec des créateurs d’esthétiques et d’horizons très divers (musiciens, acteurs, chorégraphes, plasticiens, réalisateurs.) Ses activités touchent de nombreux domaines.
Il a réalisé des films pour la télévision, composé des musiques pour l’image la danse et la scène. Il est aussi l’auteur de nombreuses créations radiophoniques (France Culture) et le réalisateur de Hörspiel pour la HR et WDR. Il a écrit des œuvres symphoniques, de musique de chambre, des pièces électroniques, mixtes, des œuvres vocales mais aussi conçu et réalisé des installations interactives et d’importantes manifestations événementielles.
De 2000 à 2009 Henry Fourès est Directeur du Conservatoire National Supérieur de musique et de danse de Lyon. Aujourd’hui, à ses activités de compositeur et d’interprète s’ajoute la direction de séminaires à l’invitation d’universités européennes. Ehrenmitglied de la Hochschule für musik und Theater de Hamburg, Henry Fourès est officier des Arts et Lettres, Chevalier du mérite et titulaire de la croix du Mérite Allemand (Verdienst kreuz).

Jonathan Voyer détient un Baccalauréat en éducation, une Maîtrise en sciences des religions et un Doctorat en Études et pratiques des arts de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il a reçu les enseignements de la professeure de chant Louise Yard qui lui a transmis la technique du chant Bel Canto. Disciple du maître de santoor Pandit Satish Vyas et du maître de chant Pandit Somanath Mardur, il évolue aujourd’hui dans la riche tradition de la musique hindoustanie. Jonathan est membre du Centre d’études et de recherche sur l’Inde, l’Asie du Sud et sa diaspora (CERIAS) et chargé de cours au Doctorat en Études et pratiques des arts de l’UQAM
Samskara: https://www.samskara.ca

Émilie Girard-Charest est une violoncelliste, compositrice et improvisatrice se consacrant activement aux musiques nouvelles. Tant comme soliste qu’au sein de différents ensembles, elle a participé à plus de soixante créations et collaboré avec de nombreux compositeurs dont Malcolm Goldstein, Maxime McKinley, Cecilia Arditto, Graciela Paraskevaídis, Enno Poppe and Jorge Diego Vazquez. Ses pièces ont été interprétées par différents ensembles dont Qhirqhiña, Quasar, Continuum, le Quatuor Molinari ainsi que dans le cadre de la série de concerts No hay banda. Elle se produit régulièrement en concert, tant au Canada qu’en Europe et en Amérique du Sud.
Elle a plusieurs enregistrements à son actif, dont Enthousiasme viscéral (en duo avec Sergio Castrillón, 2019, Mikroclimat), Uncanny Valley (en duo avec Marc Vilanova, 2017, audiotalaia), Émilie préfère le chant (2016, Ambiances Magnétiques), Race with time (en duo avec Mart Soo, 2016, Improtest Records), Avec (2016, Kohlenstoff Records) et Musica in camera (Quatuor d’occasion, 2014, &records).
Émilie est diplômée du Conservatoire de musique de Montréal et de la Hochschule für Musik und Theater Hamburg et poursuit présentement ses études au Conservatoire National Supérieur Musique et Danse de Lyon et à l’Université Jean-Monnet de Saint-Étienne, où elle a entrepris en septembre 2016 un doctorat portant sur le développement d’une écriture ergonomique de la microtonalité au violoncelle sous la direction de Philippe Hurel et Laurent Pottier.
Elle est lauréate de la bourse de développement de carrière de la Fondation du Conservatoire de Musique de Montréal (2014), du Prix d’Europe de Composition Fernand-Lindsay (2015) ainsi que du Prix Robert-Fleming du Conseil des Arts du Canada (2019).
Émilie joue sur un violoncelle d’Angel Alvarez Verde.

AJ/ Poète pluriel travaille sur le contrepoint de formes, interaction entre les arts visuels (Vidéo, peinture, sculpture, installations), les arts sonores (musique écrite et improvisée, instrumentale, vocale et électroacoustique), les arts du mouvement (danse, chœurs d’action) et la poésie à lire ou à entendre.
Responsable du Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Lyon de 2007 à 2010 des séminaires d’improvisation et du collectif d’improvisation musique-danse.
Titulaire d’un Master de recherche en Musicologie / Université de Toulouse le Mirail. Doctorat en Étude et Pratique des Arts à l’Université du Québec à Montréal.
À écrit et réalisé une centaine d’œuvres dont trois commandes de l’Etat…de l’écriture pour orchestre à la réalisation de méta-opéra où le texte, la musique, le mouvement et les arts visuels sont traités de façon autonome et complémentaire.