BANDE ANNONCE
MOT DE LA PRÉSIDENTE
LE BILLET SONORE DE CHRISTIAN HUGONNET
TABLE RONDE: LA SANTÉ AUDITIVE DES JEUNES
Comme l’air, le son accompagne chaque instant de notre vie, mais trop souvent à notre insu. Les valeurs des sociétés contemporaines conduisent les individus à accepter l’inflation sonore sans qu’ils puissent en prendre conscience ni en mesurer les conséquences. Que ce soit la transformation dramatique du paysage sonore contemporain depuis la révolution industrielle qui provoque une pollution sonore exponentielle envahissant nos espaces de vie, ou la généralisation de nouvelles habitudes sonores liées à la révolution numérique de ce début de siècle. La déficience auditive (quelles qu’en soient les causes et les symptômes), fait partie des préoccupations grandissantes de la santé publique, mais pas encore suffisamment étendue, ni entendue (sans jeu de mots) par les politiques. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) nous alerte à travers son premier rapport mondial sur l’audition, paru le 3 mars 2021, qui est également journée mondiale de l’audition. « Plus de 1,5 milliard de personnes souffrent actuellement d’un certain degré de perte auditive, ce chiffre pourrait atteindre 2,5 milliards d’ici 2050. En outre, 1,1 milliard de jeunes risquent de subir une perte auditive permanente en écoutant de la musique à un volume élevé pendant des périodes prolongées[1] ». Or de nombreuses pertes auditives pourraient être évitées, ne serait-ce que par une information et une prévention dispensées dès le plus jeune âge afin de donner aux enfants une « conscience du sonore » et de créer de nouvelles habitudes d’écoute.
Nous aborderons le sujet à travers le projet mené par Jérémie Voix et Isabelle Cossette qui ont développé la mise en place d’une plateforme interactive pour la santé auditive des étudiants en musique de McGill et l’expertise de l’audiologue Adriana Lacerda. Table ronde présentée par Emmanuelle Lizère.
[1] OMS .(2021). Rapport Mondial sur l’audition ( Avant-propos, p.V). Traduction personnelle. Consultable à l’adresse: https://www.who.int/activities/highlighting-priorities-for-ear-and-hearing-care
BIOACOUSTIQUE ET PROTECTION DE L’ENVIRONNEMENT
Le réchauffement climatique, les gaz à effets de serres, la pollution atmosphérique… Autant d’événements marquants de notre époque qui nous renvoient au domaine de l’écologie. Qu’en est-il de l’écologie sonore promue par Raymond Murray Schafer ? Peut-on actualiser l’utilisation de cette expression en fonction des enjeux environnementaux actuels ?
C’est dans la bioacoustique, ou encore l’éco acoustique, que l’on trouve un lien entre l’écologie et le sonore: que ce soit dans l’étude des communications animales ou de la biodiversité.
Ces trois communications tendront à faire découvrir l’utilisation de l’acoustique dans le domaine environnemental. Michel Leboeuf présentera son rôle de directeur général de la Fiducie de Conservation des Écosystèmes de Lanaudière et le rôle de l’écoute dans la création d’inventaires sur leurs territoires protégés; Lyne Morissette, ses connaissances en écologie des mammifères marins par le biais de leurs communications sonores et François Fabianek, ses recherches sur l’étude des chauves-souris à travers leurs ultrasons et les différents outils d’analyses. Modérateur: Thibaut Quinchon.
LA GESTION DU SON DANS LES ESPACES PUBLICS
Nous entendons par « espaces publics » les espaces physiques urbains, c’est-à-dire les espaces de la ville dont l’accès est permis à tous, qu’ils soient ouverts ou fermés.
Dans l’aménagement urbain des espaces publics, nombre d’efforts sont fournis et accomplis. La publication récemment réalisée par le Centre d’écologie urbaine en est une belle illustration[1]. Les chercheurs et praticiens Jan Gehl et Birgitte Svarre nous disent qu’il faut envisager la vie dans l’espace public dans le sens le plus large possible, en y incluant toutes les activités qui se déroulent de façon à comprendre tout ce qui se passe dehors et qui se prête à l’observation. Mesdames Hidalgo et Plante[2] ajoutent « chacune à la tête de nos administrations, nous avons la responsabilité d’adapter nos villes aux demandes de celles et ceux qui les habitent, tout en construisant la relation qui unit [ et réunit ] la ville et l’individu. Cela […] nécessite les bons outils et la bonne approche afin d’inclure les besoins de nos citoyens dans le processus de planification tant à petite échelle […] qu’à grande échelle ».
Cependant dans l’aménagement des espaces publics la dimension sonore n’est pas nécessairement prise en compte. Or nous baignons continuellement dans le son qu’il soit subi, apprécié, nécessaire, accepté ou non, et nous ne sommes pas sans savoir quelles sont les conséquences directes ou indirectes de l’exposition au bruit sur la santé. La pollution sonore et sa gestion restent un problème épineux, car mesurer, constater, chiffrer, démontrer est nécessaire, mais aménager des zones sonores appropriées aux activités des usagers et à leur ressenti qui lui est subjectif, reste complexe. Outre les signaux physiques et les temporalités spatiales, il faut tenir compte d’une approche à la fois perceptive (« chaque perception contient une dimension personnelle et partagée[3] »), représentative (qui est à la fois individuelle, contextuelle et sociétale), imagée, mais également des interactions sociales, une posture qui place l’usager et son expérience au cœur du projet (Marry, 2013).
À travers cette table ronde, nos invité.e.s nous feront par de leur expertise en matière de gestion du son dans les espaces publics que ce soit par la conception de zone sonores afin de prévenir la gestion du bruit, ou par la réappropriation d’environnements sonores afin de mieux les comprendre.
[1]Les études de la vie dans les espaces publics au Canada. Récolter des données pour bâtir des villes à échelle humaine, c’est la première étude approfondie sur le sujet au Canada.
[2] Madame Hidalgo est actuellement maire de la ville de Paris (France) et Madame Plante de la ville de Montréal (Québec, Canada)
[3] Marry, S. (2013). L’espace sonore en milieu urbain. Rennes : Presses Universitaires de Rennes.p.15.
Invité.e.s:
- Catherine Guastavino
- Magali Babin
- Etienne Legast
- Chantal Dumas
- Romain Dumoulin
Modératrice: Emmanuelle Lizère
LE SON AU DELÀ DU TIMBRE
L’utilisation de l’instrument de musique au-delà de sa fonction initiale a déjà été largement abordée par les compositeurs, les improvisateurs, les concertistes spécialisés dans la musique savante, toutefois peu d’avancés dans l’implication « sonore totale » ont été théorisées, explicitées, développées; elles ne peuvent donc pas être enseignées et sont rarement utilisées par manque de formation et de formateurs.
Dans cette table ronde, il s’agira d’aborder les recherches abouties de certains concertistes, interprètes ou improvisateurs qui ont dépassé le fait de faire de la musique. Pour simplifier, on peut dire que lorsqu’ils jouent, ils ne jouent pas, ils « sont la musique » en tant qu’il n’y a plus de distance entre le son, la personnalité de l’interprète et son instrument…Existe -t-il une démarche pédagogique autre capable de révéler cet état et par là même, libérer les potentialités sonores de chaque instrument de musique qui dès lors pourrait voyager au-delà de son timbre originel ? Une approche différente de la chose sonore semble nécessaire, le corps physique et le mental sont profondément impliqués dans leur proximité, leur écoute, leur complicité et leur connaissance du troisième partenaire qui est l’instrument lui-même; dans ce processus trois concepts semblent nécessaires pour aborder une telle démarche : l’ontophonie (l’être-son), l’éthophonie entendue dans le sens spinoziste de potentialité (que peut un son?) et l’affordance en concentrant le concept de Gibson sur la production sonore qui interroge comme l’éthophonie une potentialité mais qui l’associe à l’offrande. Le son en soi dans sa singulière liberté peut-il développer (chez le musicien et l’auditeur) une écoute fondamentale (autre concept) à partager.
le pharmakon internet dans son côté positif permet d’écouter et de voir les plus grands « maîtres »; nous faisons ici un constat surprenant : la chose sublimée nous rend naturellement plus fort; en regardant par exemple danser Sylvie Guillem, je me prends à rêver et mes gestes instantanément deviennent plus fluides, l’excellence nous pousse nous élève j’oserai dire nous « envole » conscient qu’en entrant dans la poétique le « langage concertisé » devient lui aussi musique.
Invité.e.s:
- Philippe Leroux
- Henry Fourès
- Emilie Girard-Charest
- Jonathan Voyer
- AJ
Modératrice: Emmanuelle Lizère.