Invité.e.s: Françoise Henri (SAMS, Québec), Louise Lettre (Québec), Catherine Tardif (Québec), Thierry Madiot (France), Gilles Malatray (France).
Modératrice: Emmanuelle Lizère.
Table ronde: Bio-acoustique: À l’écoute de l’environnement
Au courant de la pandémie de COVID-19, de nombreux témoignages ont fait état du silence nouveau qui s'était invité dans nos villes et villages. D’autres ont souligné n’avoir jamais aussi bien entendu l’environnement naturel avec, notamment, le chant des oiseaux.
Face à cette observation, nous pouvons aisément nous demander si le silence fût un élément important de la réhabilitation, quoique provisoire, de différentes espèces animales dans nos lieux d’habitations. En prenant en considération les témoignages positifs de certains auditeurs face aux changements de l’environnement, nous pouvons également suggérer qu’un sentiment de bien-être découle de l’écoute du chant de certains animaux.
En suivant ces réflexions, la discussion qui vous est proposée portera sur l’interprétation et la compréhension des vocalisations émises par deux catégories d'espèces parmi les plus volubiles. Sur terre, nous irons à la rencontre de plusieurs oiseaux du Québec tandis qu’en mer, il sera principalement question des mammifères marins.
À l’image de nos deux invités, cette présentation oscillera entre art et science; tantôt pour décortiquer les liens qu’entretient le chant des oiseaux avec notre musique, tantôt pour révéler la diversité des sons que l’on retrouve sous la mer. Au courant d’une alternance entre écoute des communications animales et discussion informelle, cette présentation permettra d’émettre des réflexions sur l’utilisation de l’acoustique pour conscientiser à la protection de l’environnement.
T.Q
Invités: Antoine Ouellette, Pierre Cauchy.
Modérateur: Thibaut Quinchon
Communications: Son-Espace- Temps
Invités: Robert Normandeau, Nicolas Reeves, Nicolas Bouillot, Sandeep Bahgwati
Modératrice: Emmanuelle Lizère
Communications: Interactions Son-Musique-Danse
Nous faisons le constat actuellement d’un intérêt grandissant pour prendre en compte la dimension incorporée de la perception musicale. A ce sujet, Leon Fleisher (1928-2020), l’un des pianistes et pédagogues les plus importants du XXe siècle, percevait la musique et son potentiel expressif comme étant indissociables d’une imagerie interne des forces agissant sur le mouvement dans l’espace.
Lors de cette séance, nous présenterons différentes perspectives sur l’interaction son-musique-mouvement, à partir de recherches menées à Montréal par des musiciens, des analystes du mouvement en danse et des danseurs-musiciens.
La recherche postdoctorale de la pianiste Justine Pelletier vise à mettre en lumière la dimension expressive du mouvement évoqué par l’interprétation musicale de courtes pièces pour piano qu’elle interprète elle-même. Le cadre de l'Observation-analyse du mouvement (OAM) – élaboré par les analystes du mouvement en danse, Nicole Harbonnier et Geneviève Dussault – a servi de base commune à l’analyse expressive de la musique et à l’écriture d’une partition des qualités dynamiques du mouvement servant de guide à l’incorporation des prises d’appuis, des respirations et des élans de la musique par le mouvement dansé. L’illustration dansée de cette étude sera présentée par les deux danseurs Myriam Arseneault et Antoine Turmine.
Une autre utilisation de l’OAM est aussi proposée par Nicole Harbonnier et Geneviève Dussault pour étudier l’influence de la dynamique corporelle des gestes du chef de chœur sur le résultat musical des choristes. Six chefs de chœur se sont prêtés à l’expérience de diriger quatre courtes œuvres (Fair Phyllis I saw sitting all alone de John Farmer ; She's like the swallow de William Lock ; En hiver de Paul Hindemith ; Locus Iste de Anton Bruckner) avec le même chœur (Chœur de chambre du Québec), permettant à l’équipe de recherche de repérer les singularités corporelles et musicales de chaque chef.
Antoine Turmine, danseur formé à la gigue québécoise et à la danse contemporaine, développe une danse percussive où se mêlent gestes et sons dans une inspiration mutuelle explorant les transformations subtiles du groove.
La violoniste Annabelle Chouinard, de son côté, amorce, dans son projet de création Bach en corps, une recherche sur le rôle de l’interprète en musique classique à travers une exploration corporelle dirigée par quatre chorégraphes de générations et d’horizons différents – Mariko Tanabe, Sarah Dell’Ava, Eduardo Ruiz Vergara et Geneviève Ackerman - afin d’explorer en mouvement des avenues et des visions divergentes de la deuxième Partita de Bach. Elle présentera le travail en cours avec la chorégraphe Mariko Tanabe.
Questions soulevées par ces recherches : quels sont les paramètres musicaux que le mouvement dansé arrive ou non à faire ressortir ? Quels sont les défis du passage d’un médium à l’autre ? De la perception auditive à la perception kinesthésique ? La place du corps de l’interprète et son pouvoir de partage avec le public?
N.H